De
l’aéroport, nous aurions pu prendre le taxi pour aller dans un de
ces superbes hôtels. Un peu fatigués de notre longue journée de
voyage et après un bon restaurant, nous aurions été nous coucher
tranquillement dans notre lit aux draps soyeux. Le lendemain, nous
aurions été nous balader en cabriolet le long d’Ocean’s drive.
Nos longs cheveux volants au vent nous auraient fait oublier le
soleil puissant qui illumine tout Miami. Nous nous serions arrêtés
au hasard sur l’une de ces terrasses afin de boire un énorme
cocktail rafraichissant. Nous aurions été à la plage sur l’un de
ces transats tranquillement en dessous d’un parasol. Le soir venu,
nous serions certainement allés dans une discothèque branchée de
South Beach pour écouter le dernier Disc Jockey en vogue et en
louant une petite limousine pour nous y rendre. Le lendemain, nous
aurions dépensé facilement notre argent dans la Lincoln Street.
Nous aurions dévalisé Ed Hardy tant en vogue aux Etats-Unis. De là,
un taxi nous aurait emmené jusque Bay-side pour continuer un peu les
emplettes. Nous aurions été dans un club de fitness climatisé
histoire de nous détendre de notre journée. Le jour suivant, nous
nous serions essayés à ces nouveaux transports motorisés le long
de ce chemin en bordure de la plage. Puis nous nous serions reposés
à la piscine de l’hôtel au son d’un gentil rythme électro.
Lors de notre dernier jour, nous serions allés nous promener avec un
yacht comme il y en a tant ici et aurions, suivant l’heure, été
rendre visite à notre ami Stallone ou Whoppy sur l’île des stars.
Cependant,
nous avons fait Miami tout autrement :
Déjà,
de l’aéroport, nous avons opté pour le transfert en bus. Avec
l’attente et les nombreux arrêts, nous sommes arrivés à
l’auberge plus de 4 h après. Comme il était tard, la porte de
Subway nous a fermé au nez. Heureusement, nous avons mangé une part
de pizza qui tient sur deux assiettes en carton dans une pizzéria
qui nous donnait l’impression d’être carrément dans son four.
De retour à l’auberge, nous avons fait notre lit puis changer de
chambre 3 fois avant de pouvoir nous endormir dans des draps sentant
le désinfectant. Le lendemain, après avoir avalé nos toasts
grillés au beurre de cacahuète inclus avec la chambre, nous nous
sommes empressés d’aller voir l’océan deux rues plus loin. La
plage est vraiment comme on l’imagine pour l’avoir vu à la télé.
Une immense plage de sable blanc, une eau de toute beauté et des
postes de sauveteurs en bois de toutes les couleurs. Les gens ne
sont pas les uns sur les autres comme nous aurions pu l’imaginer.
Océan’s Drive, la première route parallèle à la plage nous
semble également très calme. Midi n’est peut-être pas l’idéal
pour se promener mais pour regretter d’avoir des cheveux longs.
Quoiqu’il en soit, nous, nous l’avons fait à pied ce qui nous a
permis de bien profiter de chaque bâtisse qui forment ce quartier
Art Déco. Une majorité de couleur blanche, ornée de jaune pastel,
de vert pomme voire de violet sur des coins arrondis, des formes
allongées assorties d’enseignes au style d’Happy Days donnent un
effet parfait. Nous avons tout exploré et même davantage. La
Washington street on connait pour l’avoir fait trois fois sur la
même journée. Puis, nous nous sommes reposés à la plage, chacun
sur un bout de notre unique grande serviette en fibre.
Le
lendemain, nous nous sommes sentis d’attaque pour reprendre le bus.
Cette fois nous sommes allés dans downtown, le centre ville. Nous
avons fait Bay-Side, un centre commercial et avons acheté deux ou
trois trucs en promo. Etonnés et presque déçus de ne pas trouvé
plus de commerces en plein centre ville de Miami, nous sommes rentrés
et nous nous sommes trompés de bus. Mais nous ne nous sommes pas
démontés pour autant et sommes allés courir le long de la plage
sous une chaleur qui ne daigne pas diminuer. Le lendemain, nous
sommes encore allés plus loin et toujours en marchant sur la
promenade le long de la plage. Nous sommes passés derrière des
hôtels incroyables ayant chacun une superbe piscine dans laquelle
les clients se baignent. Nous n’avons pas le souvenir d’avoir eu
un jour aussi chaud. Heureusement des douches ou des fontaines d’eau
potable le long du chemin nous aidaient à supporter. Au soir, Alex a
dessiné son prochain tatoo et moi ai joué au carte avec le couple
suédois qui partagent notre chambre. Le dernier jour, nous avons
pédalé sur des cruisers en traversant des petites îles bien sympas
de quartiers bourgeois accessibles à tous, en roulant sur les
trottoirs près des buildings, en longeant d’autres plages. Nous
avons parcourus une vingtaine de miles en vélos en plus de cinq
heures en nous ravitaillant de hot-dogs et de limonades et ce,
toujours sous un soleil de plomb. Nous avons passé une excellente
journée même si au final Alex ne se fera pas tatoué chez Miami Ink
qui abusent fortement de leur renommée télévisée. Ce soir, nous
ne sommes pas allés dépenser notre budget de globetrotteur en boîte
mais au lieu de cela, Alex a fait un tri dans les photos et moi j’ai
écrit ce texte.
Voilà,
c’est comme cela que nous avons fait Miami. Simplement. En vivant
chaque instant. D’ailleurs, notre voyage entier repose sur ces
bases. Les lecteurs qui n’ont pas encore décroché trouveront, je
crois, la version réelle des faits plus accrochante que l’hypothèse.
Quoique ? Qui ne rêve jamais d’un peu de luxe ?
Il
est tard maintenant car le récit, je l’avoue, était un peu long.
Ce doit être parce qu’il est l’un des derniers de notre carnet
de route que je ne parvienne pas à quitter mon clavier ce soir. Bon,
je vais me coucher, demain est encore un autre jour. Après un
dernier bain à Miami Beach, nous irons en soirée retrouver Clo et
Lio à l’aéroport de New-York City. Encore des trucs à raconter !